Bonjour à toutes et tous,
J’espère que la rentrée s’est déroulée du mieux possible pour vous et que vous abordez cette fin d’année 2023 avec sérénité.
De mon côté, je suis toujours très occupé entre mes activités littéraires, mes chaînes YouTube et Twitch et la gestion du discord dédié à ma communauté. Mais je trouve encore le temps de m’offrir une petite pause récréative avec cette fanfiction crossover entre les jeux Resident Evil et Dead by Daylight, et bon sang, ce que ça fait du bien ! Je l’avais écrit dans mon article expliquant pourquoi, selon moi, écrire de la fanfiction pouvait revêtir un intérêt pour un•e auteur•e professionnel•le et je persiste et signe : quel repos pour l’esprit d’écrire dans un univers déjà connu qu’on apprécie !
Dans le chapitre précédent, Leon rencontrait ses premiers zombies et faisait également la connaissance de Claire Redfield, une jeune femme qui recherche son frère, flic lui aussi, dans l’apocalypse de Raccoon City. Les deux jeunes gens ignorent toutefois toujours ce qui se passe dans cette ville…
Si cette série vous plaît, n’hésitez pas à liker et commenter les articles afin de me témoigner votre intérêt et m’encourager. Ces gestes sont toujours très appréciés 😉
Bonne lecture !
| Vous prenez la série en cours de route ? Pas de panique. Retrouvez ici : – l’introduction : fiche d’identité de Leon Kennedy ; – le chapitre 1.1.a : Bienvenue à Raccoon City. |

Jamais une ville n’avait plongé Leon dans un tel malaise.
Raccoon City baignait dans un calme surnaturel. C’était l’un de ces calmes si absolu qu’il ne laisse rien présager de bon. Le calme qui précède ou qui suit une bataille, quand la population attend anxieusement que l’Enfer se déchaîne ou quand tout le monde est déjà mort.
Où étaient passés les automobilistes ? Claire et Leon roulaient seuls sur les avenues. Toutes les voitures qu’ils croisaient étaient à l’arrêt. Certaines stationnaient abandonnées en plein milieu de la chaussée, comme si leurs conducteurs les avaient désertées en toute hâte pour fuir un danger.
Une voix masculine amplifiée par les mégaphones de la cité retentit dans les rues :
« Avis à tous les citoyens. Suite aux incidents qui touchent la ville, nous vous invitons à venir vous réfugier dans le commissariat de police de Raccoon city. Des vivres et du matériel médical seront distribués à tous ceux qui en ont besoin. »
L’angoisse monta d’un cran dans le sang de Leon. Il lui semblait que son cœur et son estomac essayaient de remonter par sa gorge tous les deux en même temps.
Ce fut Claire qui exprima la pensée qui les taraudait tous les deux :
« Oh mon Dieu. C’est surréaliste. »
Sa voix trahissait toute la terreur confuse qui la dominait. Leon comprenait ce sentiment. Lui aussi expérimentait l’impression d’avoir été propulsé en plein cauchemar. La certitude de la réalité le fuyait. Il se sentait flotter quelque part, il ne savait trop où, dans un espace temps chimérique où la seule réalité entendable prônait qu’il n’existait pas de réalité.
Les mots de William Shakespeare dans La Tempête, souvenir déjà lointain de ses années de lycée, affleurèrent à sa conscience, surnageant dans sa confusion mentale.
Nous sommes faits de la vaine substance dont se forment les songes, et notre chétive vie est environnée de sommeil.
Effrayé à l’idée que son esprit puisse s’enfoncer dans les méandres d’un déni dangereux, Leon crispa les mains plus fort sur le volant. Ce contact l’aida à demeurer les deux pieds sur Terre.

« Le commissariat n’est plus très loin, dit-il. Ils auront des infos. »
Claire tourna vers lui un visage décomposé, empli d’une détresse vive.
« D’accord, mais… Imagine qu’on soit les seuls. Qu’il n’y ait pas d’autres survivants…»
Les doigts de Leon se contractèrent involontairement sur le cuir du volant.
« Non », répliqua-t-il. « Il y a des survivants. C’est une grande ville. C’est obligé. »
Il ne savait pas lui-même s’il croyait ou non en ce qu’il disait. D’un côté, son pragmatisme l’incitait à croire que d’autres personnes avaient survécu. Mais de l’autre, l’impression d’irréalité qui le dominait retirait d’office tout poids à ce qu’il pouvait dire, faire ou penser dans cette situation étrange où tout revêtait la consistance visqueuse des rêves.
Comment Raccoon City avait-elle pu plonger dans l’Apocalypse en l’espace d’un ou deux jours ? Se pouvait-il que les médias parlaient déjà de la catastrophe lorsque Leon avait repris conscience dans sa chambre au motel et qu’il avait raté l’information à cause de sa cuite ? Le reste du pays était-il seulement au courant de ce qui se passait dans ce coin reculé que les montagnes Arklay isolaient de son côté de la région du Midwest américain ?
L’envie d’allumer la radio pour vérifier saisit Leon, mais il se retint. Il préférait ne pas ajouter une source de bruit et de distraction dans un moment où sa vie et celle de sa compagne de galère étaient probablement menacées. Il voulait être en mesure d’entendre tous les bruits en provenance du décor autour d’eux. Ceux que pourraient émettre des menaces potentielles comme ceux que produiraient des survivants susceptibles d’appeler à l’aide les occupants de la seule voiture qu’ils verraient passer.
La panique lui asséna un coup de poing dans le ventre lorsqu’une idée affreuse le traversa subitement. Et si le mal qui frappait Raccoon City s’était déjà propagé à toute l’Amérique ?
Il songea à sa jeune sœur et à leurs parents. Il espérait qu’aucun d’eux n’ait affaire aux abominations que Claire et lui avaient affronté à la station-service. De toute façon, si le problème qui touchait Raccoon avait déjà atteint le Tennessee, Leon doutait rester sans nouvelles d’eux très longtemps. Ils tenteraient de le joindre par n’importe quel moyen pour l’avertir de ce qui se passait et s’enquérir de sa propre situation. Lui-même serait peut être avisé de leur donner des nouvelles avant qu’ils n’apprennent par les médias dans quel noir merdier se trouvait leur fils aîné pour son premier jour de boulot.

Pour l’heure cependant, Leon jugeait manquer par trop d’informations pour s’autoriser la moindre initiative. Ses chefs n’apprécieraient pas qu’il dévoile les éléments de ce qui avait tout l’air d’une affaire sensible à des tiers, fussent ses parents, même si son père était lui-même un flic.
Peu importe la situation dans laquelle les autres Kennedy se trouvaient à l’heure actuelle, que leurs vies suivent leur routine habituelle ou qu’ils tentent d’empêcher des humains grognant et mordant comme des chiens de les dévorer, il leur faudrait patienter avant de recevoir un appel de leur fils et frère. Si des créatures comme celles que Leon avait vues à Raccoon sévissaient déjà dans le Tennessee, il n’avait plus qu’à leur faire confiance pour survivre.
L’inquiétude ne le rongeait pas outre mesure. Son père était flic, rôdé à affronter des situations dangereuses et à y réagir en conséquence. Quant à sa mère, maître-nageuse de profession, elle avait prouvé plus d’une fois qu’elle était plus balèze et plus courageuse que la plupart des types de sa connaissance. Ils sauraient protéger leur fille tout en se couvrant mutuellement.
Leon pensa également aux amis de sa famille et particulièrement à l’un d’entre eux. Il ignorait ce que faisait Ash Williams en ce moment, mais il espérait égoïstement qu’il se trouverait dans les parages immédiats des Kennedy s’il y avait du grabuge. S’il y avait une personne pour laquelle Leon ne s’en faisait jamais, c’était bien ce vieux lascar. De tous les amis que comptaient ses parents, Ash Williams était certainement l’homme le plus apte à gérer une situation de fin du monde sans se départir de son sourire.
Leon n’avait jamais trop compris comment un type qui se prétendait vendeur pour une enseigne de bricolage pouvait savoir aussi bien se battre. Les bribes de conversations qu’il surprenait parfois entre Ash et son père portaient à croire qu’il menait une vie un peu trop trépidante pour un simple employé. Il semblait se colleter assez régulièrement à des gaillards peu sympathiques et Leon n’avait pas l’impression qu’il ne s’agissait que de clients mécontents.
Ces rixes devaient être licites pour qu’il ose les raconter à Mike Kennedy, mais le fait qu’Ash ne soit pas flic perturbait le jeune Leon. Enfant, il s’imaginait qu’Ash était une espèce de cowboy qui utilisait son emploi de vendeur comme couverture pour repérer « les méchants ». Lorsque Leon avait accompagné ses parents chez Ash pour la première fois, il avait d’ailleurs été très déçu de ne pas y trouver de cheval. Un vrai cowboy possédait forcément une fière monture, non ?
Leon comprendrait quelques années plus tard qu’une moto pouvait s’avérer aussi efficace et coûter moins cher à l’entretien. Mais ça ne lui en apprendrait pas davantage sur la réalité des activités de ce sacré Ash Williams…

Adolescent, Leon avait acquis une nouvelle conviction sur le vieil ami de ses parents qui, sans trop s’éloigner du postulat de départ, avait le mérite de faire évoluer l’idée du cowboy en la dotant d’une certaine crédibilité.
Il avait supposé qu’Ash était un marshall fédéral des États-Unis.
Son père l’en avait détrompé sans lui donner d’autres détails. Leon n’avait pas insisté. Il avait senti qu’il touchait un sujet sensible sur lequel Mike Kennedy ne souhaitait pas s’appesantir avec lui. Alors Leon n’avait pas osé poser la question directement à Ash non plus. Il ne souhaitait pas se montrer indiscret en cherchant à percer les secrets d’un homme qui ne lui devait rien. Si bien que pour le Leon de vingt-et-un ans, Ash demeurait un étrange étranger : à la fois familier et presque inconnu comme un lointain grand oncle dont ses parents toléraient les fantaisies du moment qu’il n’y mêlait pas les enfants de trop près.
Mais d’où qu’Ash tirait ses compétences en bagarre, Leon ne pouvait que lui faire confiance pour survivre du mieux possible si une horde d’individus hirsutes et débraillés essayaient de le croquer. Tout comme il devait pour l’heure s’en remettre entièrement à son père et sa mère pour se défendre mutuellement et protéger Kate. L’inquiétude qu’il éprouvait pour ceux qu’il aimait ne devait pas interférer avec l’accomplissement de son devoir de flic. Peut-être qu’ils n’étaient même pas en danger. Claire et lui ne pouvaient pas en dire autant en revanche et il aurait donné cher pour savoir de quoi il en retournait exactement dans cette ville.
Plus leur voiture s’enfonçait dans Raccoon déserte, slalomant entre ses gratte-ciels typiques des cités américaines, plus le tableau qui se révélait à leurs yeux semblait provenir tout droit d’un cauchemar. Où étaient passés tous les habitants ? S’étaient-ils donc tous changés en zombies ? – car c’était indubitablement ça que lui évoquaient les créatures baveuses et dépenaillées qui avaient tenté de les tuer à la station-service. Leon s’en était rendu compte en pensant aux œuvres de Romero.
Qu’est-ce qui avait causé leur transformation ? Si des personnes y avaient échappé, où se cachaient-elles à présent ? Leon espérait retrouver au moins une partie d’entre elles réfugiées dans le commissariat. Celui-ci n’était plus très loin d’ailleurs s’ils croyaient le panneau qu’ils venaient de croiser. Mais un autre problème força Leon à immobiliser leur véhicule.
La route devant eux était entièrement obstruée par une vingtaine de voitures stationnées en désordre comme les jouets qu’un enfant capricieux aurait abandonnés là pour aller faire autre chose.
« Je crois qu’on va devoir marcher, dit-il.

– Courir plutôt. »
Le ton mi-alarmé mi-dégoûté de la jeune femme incita Leon à couler un regard dans sa direction. Comme elle regardait par la vitre de sa portière, les yeux du flic empruntèrent le même chemin et un frisson lui remonta l’échine.
Deux créatures similaires à celles qui les avaient attaqués dans la station-service dévoraient une dépouille humaine. Elles plongeaient leurs dents dans la chair morte et l’arrachaient avec la convoitise brutale de hyènes démembrant la carcasse d’un gnou dans la savane.
Leon atteignit l’apogée du malaise lorsqu’elles interrompirent brusquement leur festin pour les observer en retour.
« Je t’accorde le point. Nous allons devoir courir. »
Mais même courir ne serait peut être pas suffisant. Plusieurs silhouettes dégingandées émergèrent des quatre coins de la rue et convergèrent vers la voiture de leur démarche traînante.
Claire hurla. Deux zombies s’étaient jetés sur sa portière et frappaient de toute leur force contre la carrosserie pour l’atteindre.
De l’autre côté du véhicule, la main blafarde d’une autre créature s’écrasa sur le carreau de Leon. Il regarda d’un air dégoûté les boudins de chair pâle glisser sur la vitre en y apposant une traînée graisseuse sanglante. Le zombie, un homme blond qui avait dû être beau avant sa transformation, lui adressa une grimace féroce de chien furieux.
« Désolé, Jack, dit Leon avec un coup d’œil dédaigneux pour la bouche spumeuse de la créature. Ça ne va pas être possible entre nous. Je vous préférais dans Titanic.
– Leon, il faut que tu recules ! » lança Claire.
La masse de plus en plus compacte de zombies qui se refermait sur eux n’allait plus tarder à bloquer totalement la voiture. Leon pivota sur son siège pour entamer une marche arrière précipitée, lorsqu’il remarqua qu’un problème encore plus conséquent que les zombies leur fonçait dessus.
Un énorme camion citerne fondait droit sur eux depuis l’autre bout de la rue. Il allait les emboutir à pleine vitesse.
Ce fut l’un de ces instants où le temps semble se suspendre et se dilater à l’infini, comme si un enchanteur avait changé tous les personnages de la scène en pierre et qu’il était parti en oubliant de lever son sortilège.
L’instinct de conservation poussa les deux jeunes gens à se jeter de toutes leurs forces contre leurs portières tels des chevaux fous essayant d’enfoncer les portes de leurs boxes en flammes. Mais la masse de zombies qui faisait pression à l’extérieur empêcha leur fuite.
Le camion arriva droit sur eux.
Grâce à un ultime effort du chauffeur qui braqua de toutes ses forces, le monstre de 20 tonnes accrocha seulement le cul de leur voiture au lieu de l’emboutir.
Durant quelques secondes terrifiantes, la rue se réduisit à un tourbillon de voitures, de visages grimaçants et de macadam gris tandis que le véhicule de police glissait en tournant comme une toupie folle le long de l’avenue.
Il termina sa course en allant s’écraser contre d’autres véhicules abandonnés.
Leon ne comprit jamais comment il avait pu survivre sans dommages à une telle cascade. La voiture venait à peine de s’arrêter qu’il constatait qu’il n’était pas blessé et se hâtait de s’en extraire – ou plutôt d’en tomber.
Il s’en éloigna moitié à quatre-pattes, moitié courbé en deux.
L’instant suivant, une explosion enflammait le véhicule.
Leon se retourna et regarda, sidéré, le feu qui commençait à gagner la carcasse. On lui avait dit qu’il n’y avait que dans les films que les voitures explosaient. Alors pourquoi celle-ci venait-elle d’exploser ? Il n’y avait même pas de Sylvester Stallone pour tirer dans le réservoir !
Sa stupéfaction faillit lui coûter cher.
Une seconde explosion, plus puissante celle-ci, souffla le véhicule lorsque le camion citerne s’embrasa à son tour. Son haleine brûlante projeta Leon contre la carcasse d’une autre voiture.
Il se releva une nouvelle fois dans un geignement de douleur, miraculé encore, choqué, mais toujours assez alerte pour s’inquiéter du sort de la jeune femme qui l’accompagnait. Avait-elle eu le temps de sortir de la voiture avant qu’elle n’explose la première fois ?
« Claire ! Appela-t-il à travers les flammes qui dévoraient la rue. Claire ! Ça va ? »
Une réponse lui parvint de l’autre côté d’un mur de véhicules en feu.
« Oui, moi ça va ! Et de ton côté ? »
Le bref soulagement qu’il éprouva en entendant qu’elle lui répondait se dissipa aussi vite qu’il était survenu. Des grognements s’élevaient partout autour de lui. Les zombies convergeaient dans sa direction. Ces saloperies n’avaient donc pas peur du feu ?
« Je ne peux pas rester ici, lança-t-il par dessus le mur de flammes. C’est trop dangereux ! »
« Pars tout seul, on se retrouve au commissariat. »
Comme il n’avait pas de meilleure idée, il consentit à celle-ci. Le commissariat lui semblait de toute façon l’endroit le plus sûr à gagner.
Il allait rapidement déchanter.

Merci pour votre lecture ♥ J’espère qu’avoir la vision des évènements de Raccoon City par le prisme interne de Leon vous plaît malgré la redite des faits de Resident Evil 2.
Des passages totalement originaux de la biographie du personnage (notamment sur ses rencontres avec des tueurs de Dead by Daylight) arriveront par la suite, lorsque j’aurais terminé cette brève mais intense période de sa vie.
Merci encore pour votre intérêt, et @ bientôt quelque part !
Chris
Vous appréciez mon travail et vous aimeriez me soutenir ? Vous pouvez :
Me soutenir gratuitement en :
💻 vous abonnant à ce site et en commentant mes articles pour aider à leur référencement ;
🎬 me suivant sur mes réseaux et en partageant mon contenu sur les vôtres ;
👋 m’envoyant un petit mot sympa via le formulaire de contact de ce site (parce que vos retours chaleureux sont un baume pour les jours mornes et parce que je suis toujours content de pouvoir échanger avec vous).
Me soutenir financièrement en :
📚 acquérant mes récits publiés : La Mort en face et La Légende de SeyTan et en laissant un commentaire sur le site sur lequel vous avez acheté mes histoires.
Autant de gestes de soutien qui sont grandement appréciés ! merci à toutes les personnes qui en prendront le temps ♥

Laisser un commentaire