Pensée du jour #6 : Assumez qui vous êtes et kiffez votre vie

« Tout est possible quand t'assumes qui tu es. » 

Mon Everest - Soprano et Marina Kaye

Durant le courant de ce mois de janvier, j’ai eu l’occasion de publier mon premier test de jeu vidéo. Comme à chaque publication de nouveau contenu, j’ai partagé l’article sur l’ensemble de mes réseaux sociaux, parmi lesquels figure Linkedin, et certains messages reçus m’ont fait sourire. Je vous en résume ci-dessous la substance :

« Tu es courageux (ou inconscient) d’afficher ton intérêt pour les jeux vidéos sur un réseau professionnel comme Linkedin. C’est un acte à double tranchant. »

Je ne sais pas si je suis courageux, mais soyez assuré•e•s que je ne suis pas inconscient. Au contraire, je ne sais que trop bien l’accueil encore suintant de préjugés que l’opinion publique réserve à ce genre d’aveux, et c’est volontairement que je la brave.

Pourquoi ?

Pour répondre à cette question, je dois commencer par vous raconter une histoire tirée de mon expérience de vie.

Cinq ans avant la date où je poste cet article, l’être qui vivait sous mon nom constituait une version de moi-même plus sauvage et moins confiante que celle que j’incarne aujourd’hui, mais j’étais déjà féru d’écriture depuis longtemps. Mon entourage, cependant, de ma famille à la personne qui partageait ma vie, ne cessait de me répéter que je ne devais pas révéler ma passion pour l’écriture de fictions ni mon goût pour les mondes de l’Imaginaire autour de moi, surtout pas en milieu professionnel, « au risque de passer pour quelqu’un qui n’est pas sérieux, pour un oisif ou pire, pour un rêveur. »

Longtemps, j’ai donc contraint la pratique de ma passion au secret, je l’ai conservée par-devers moi comme un plaisir coupable.

Puis, un jour où j’aidais mon patron de l’époque à rédiger les plaquettes de communication de l’entreprise, celui-ci m’a dit apprécier la qualité de mon style rédactionnel.

Dans un élan de courage aussi soudain qu’inattendu, je lui ai expliqué que j’écrivais des histoires depuis de nombreuses années et que j’observais une progression dans ma pratique au fil des textes qui s’empilaient – virtuellement – dans la mémoire de mon ordinateur.

Je me rappelle encore du sentiment d’appréhension qui a point en moi juste après cet aveu. Je m’attendais à une réaction pincée, réprobatrice, ou au mieux à un air ennuyé, mais certainement pas à l’enthousiasme incrédule et sincère que son visage, de ses yeux ronds à son sourire ravi, m’a renvoyé.

« C’est vrai ? Mais c’est génial ! Et qu’écrivez-vous ? Où peut-on vous lire ? »

Je lui ai répondu qu’on ne pouvait me lire nulle part, car je craignais que cette passion ne me desserve en entreprise en me faisant passer pour une personne peu sérieuse. Je n’avais donc jamais osé l’exprimer dans un espace autre que celui situé entre ma personne et l’écran de mon ordinateur.

Mon patron m’a alors surpris pour la deuxième fois. Son sourire s’est éteint et son expression a pris un tour de courroux.

« Ah bon ? Mais qui vous a dit ça ? Ce sont des imbéciles ! Au contraire, nous apprécions les créatifs. Osez faire savoir aux gens que vous écrivez, montrez ce que vous faites et surtout n’en ayez pas honte. »

En quelques secondes, cet homme m’a libéré des complexes aussi lourds qu’inutiles qui tachaient mon expérience de l’écriture. Il a fait exploser les murs entre lesquels je m’étais moi-même enfermé en me soumettant au conditionnement de mon entourage, et cela a changé du tout au tout mon parcours.

J’ai commencé à dire que j’écrivais autour de moi, je me suis mis à parler de mes histoires et les ai données à lire à quelques personnes. Puis j’ai fini par quitter mon travail de juriste (désolé, patron, mais je vous reste reconnaissant pour l’évolution que vous avez amorcée en moi) pour reprendre des études qui me permettraient de vivre de ma plume.

Mon choix s’est porté sur la formation de Conseil en écriture professionnelle et privée de la Sorbonne qui m’a ouvert de belles portes, notamment celles de mon actuel travail. Mon poste de rédacteur des débats me permet de vivre de l’écriture en m’amenant à rédiger divers documents pour toutes sortes d’acteurs du monde économique ou institutionnel, tout en me laissant assez de temps pour me consacrer à l’écriture de mes fictions.

C’est donc une victoire que j’ai arrachée aux préjugés et aux croyances limitantes – les miennes comme celles des autres – qui veulent nous faire croire que seulement une poignée de personnes seraient autorisée à accéder à leurs rêves.

En parallèle de mon métier et de mon activité d’auteur, j’ai continué à revendiquer haut et fort ce qui fonde mon identité (parmi une kyrielle d’autres choses) : mon amour pour la Culture et les mondes de l’Imaginaire. J’ai ouvert le blog sur lequel vous lisez cet article et je lancerai bientôt ma chaîne Youtube. Celle-ci s’inscrira en complémentarité du blog dans des thématiques culturelles, littéraires et sociétales.

Maintenant, vous vous dites sans doute : « très bien, mais quel rapport avec les jeux vidéos ? »

Si je vous ai raconté cette petite tranche de vie, c’est parce que les réactions que l’on obtient encore en trop grand nombre lorsqu’on se déclare amateur•trice de gaming me rappellent sensiblement celles que je récoltais lorsque je parlais d’écriture avec mon entourage.

« Ne dis pas que tu aimes les jeux vidéos, cela ne fait pas sérieux. » (Il existe pourtant des loisirs bien plus loufoques, au hasard le Quidditch Moldu – que j’adore également par ailleurs).

« Quelle perte de temps ! Jouer, cela ne mène à rien de concret, tu n’as pas un métier avec ça ! » (Allez dire ça aux Youtubeurs•ses professionnel•le•s, et puis si chaque loisir auquel on s’adonne doit nous apprendre un métier, devons-nous encore les considérer comme des loisirs ?)

« Ne dis pas que tu aimes les jeux vidéos, tu vas passer pour un no-life sans cervelle. » (Déso mais pas déso, j’ai plutôt tendance à penser que la personne sans cervelle est celle qui nourrit ce genre de présomptions.)

Je me suis déjà laissé piéger par les préjugés des autres une fois,  je ne leur laisserai pas l’occasion de recommencer.

Le jeu vidéo est encore trop souvent le parent pauvre de la Culture. Pourtant, comme le soulignaient pour mon plus grand bonheur les membres des équipes de la BnF lors de la soirée de lancement de l’exposition « Fantasy : Retour aux sources », il s’agit d’un domaine particulièrement fertile de la créativité humaine qui peut lui-même devenir source d’inspiration pour les cerveaux artistiques. Plusieurs auteur•e•s de ma connaissance ont ainsi eu l’idée de leur roman en jouant à leur jeu fétiche parce que l’univers, les scénarios, les personnages ou l’ambiance les inspiraient.

Aucune passion n’est honteuse, le tout est d’apprendre à en parler avec intelligence afin de déjouer les écueils des possibles préjugés de votre interlocuteur•trice.

Il n’existe qu’une seule façon de briller, et c’est en assumant pleinement sa personnalité avec les petites touches de folie et de fantaisie qui la diaprent. Osez parler de ce qui compose votre ADN, mettez en avant les bénéfices que vous apportent vos passions, qu’elles visent le Quidditch Moldu, l’élevage des escargots ou le gaming.

Les membres de votre réseau Linkedin sont des êtres humains comme vous, recruteurs•ses compris. Eux•elles aussi sont peut-être des gameurs et gameuses invétéré•e•s, qui mettent la pâtée aux dragons sur Skyrim, explorent les profondeurs de Subnautica, dézinguent des zombies dans les villes infectées de Resident Evil et chassent l’alligator et le coyote dans Red Dead Redemption 2.

Voilà pourquoi je parle non seulement de jeux vidéos sur mon blog consacré à la Culture, mais aussi pourquoi j’ose faire la publicité de ce type d’article sur Linkedin.

Merci de m’avoir lu, et n’oubliez pas : faites ce qui vous fait plaisir, ce qui vous rend heureux et assumez-le, la vie n’en sera que plus belle ♥

@ bientôt quelque part,

Chris

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14 commentaires sur “Pensée du jour #6 : Assumez qui vous êtes et kiffez votre vie

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  1. L’écriture et les jeux vidéos font partie de moi. Tout ce qui peut raconter une histoire fait partie de moi ! Oui, je ne suis pas sérieuse, mais être sérieux, c’est souvent ennuyeux ! u.u

    Tu as bien raison d’assumer qui tu es, c’est le chemin le plus direct pour accéder au bonheur. Et je te souhaite plein de bonheur ! ^^

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    1. Je ne sais pas pourquoi je ne vois ton commentaire que maintenant O.o

      Mieux vaut tard que jamais alors tant pis, j’y réponds quand même 😀 merci pour ton intérêt et pour tes souhaits de bonheur ♥ Je formule le même vœu te concernant.

      En espérant que tu vas bien,

      Chris

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  2. C’est un joli message. Moi je suis de celles qui pensent que ne pas avoir de passions est la pire chose qu’il puisse arriver ! Avoir des passions c’est s’ouvrir à plein de choses, c’est être curieux, c’est apprendre, c’est rêver, c’est viser la lune… quand on sait que l’humain y a mis les pieds…
    Moi j’aime cette phrase : « ce sont les utopistes qui changent le monde ». Et puis chaque chose réaliser en ce monde est dû à un rêveur ou une rêveuse 🙂 .

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    1. J’ai tendance à penser comme toi qu’une vie sans passion est une triste vie, mais mon tempérament passionné ne me rend pas forcément objectif. Je serai curieux de savoir comment les personnes sans passion vivent les choses.

      Quant à la citation, merci pour le partage, je la trouve très vraie. Tout changement de paradigme a forcément débuté par une idée fantasmée par un cerveau quelque part…

      Merci pour ton commentaire et bienvenue sur le blog ! Bon voyage sur ses pages.

      Chris

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  3. Tu lances une chaîne YouTube ? Mais quelle bonne nouvelle ! Quelles en seront les thématiques ?
    Je ne peux que partager ton constat. C’est triste que les jeux vidéo et l’imaginaire aient une image aussi négative auprès des imbéciles. Mais tu as bien raison de t’affranchir de leur avis et d’assumer tes passions ; de toute façon, celles-ci ne changeront pas. Les cacher ne peut mener qu’à un décalage entre toi et l’image qu’ont les autres de toi, je ne suis pas sûre que ce soit très bon !
    Un plaisir de te lire, comme souvent. 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Il s’agira d’une chaîne visant à promouvoir la culture sous toutes ses formes. J’y réaliserai donc des chroniques littéraires autour de genres et thématiques variées (ex : vampires, sorcières, Zola, dinosaures, nouvelles…), des rewiews sur des spectacles de théâtre / de danse / des films, mais j’y présenterai également des tests de jeux vidéos avec quelques let’s play (montrer que l’on peut créer une histoire en partant d’un jeu, je pense que cela peut faire prendre conscience à certaines personnes de la fantastique ressource que représente le gaming).

      Évidemment, j’y parlerai aussi de mon activité d’auteur, et peut-être d’autres sujets un peu plus délicats, comme la transidentité.

      J’ai ce projet depuis longtemps mais les conditions matérielles ne me permettaient pas de le mettre en œuvre, et je devais le peaufiner. J’ai hâte d’enfin le concrétiser =)

      Merci pour ta lecture !

      Chris

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    1. Merci motivationdouce !

      En effet, les choses évoluent dans le bon sens. Et pourtant, cinq ans plus tôt, je n’aurais jamais pensé me trouver à ce stade de ma vie aujourd’hui. Cela me donne envie de chanter !

      « Regarde le ciel
      Regarde au loin
      Regarde à l’horizon
      Comme la vie est belle
      Quand tu prends le temps de suivre les saisons » ♪ (Fidèle à moi-même, Claudio Capéo).

      (Oui, heureusement que cette prouesse vocale restera uniquement sous forme écrite).

      Aimé par 2 personnes

  4. J’aime trop comme tu t’assumes à fond et t’as tout à fait raison ! J’aimerais en faire autant pour tous les aspects de ma vie. En tout cas, bravo à toi pour tout ce chemin parcouru ! Et merci pour ce beau témoignage ! ❤

    Aimé par 1 personne

      1. Eh bien alors mamie Yoyo, on ne rajeunit pas :-p

        Blague à part, merci pour ta lecture et ne t’en fais pas. Je suis sûr que viendra un moment où toi aussi tu parviendras à t’affirmer dans tous les volets de ta vie. Il faut juste accepter que les choses ne se fassent pas du jour au lendemain et savoir parfois se faire un peu violence pour changer.

        Peu importe la destination, embellissons notre chemin ♥

        Aimé par 1 personne

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