Le défi d’écriture de l’année est là : faites place au NaNoWriMo ! (Partie 3/3 : trois conseils pour réussir son NaNoWriMo)

Bonjour, Wrimos et esprits curieux !

Après avoir expliqué en quoi consistait le NaNoWriMo, puis être revenu sur mes participations au challenge depuis 2015, j’attaque à présent la dernière partie de cet article avec quelques conseils à destination de celleux qui se demandent comment gagner ce challenge fou. Il ne sera pas question ici d’aborder une méthodologie de l’écriture pour la bonne raison qu’il en existe autant que d’auteur•e•s, pas plus que de parler des outils qui peuvent la faciliter. De nombreux autres blogs l’ont fait avant moi (par exemple , et encore ), et cet article n’apporterait aucune valeur-ajoutée aux propos déjà développés. Non, moi, ce que je souhaite, c’est vous rappeler les bases d’une session d’écriture nanotesque efficace.

Je pourrais vous dire que le secret réside en 2 mots : courage et persévérance, mais ce ne serait pas tout à fait vrai, car le NaNoWriMo exige autre chose.

Du temps ? Oui et non. Bien sûr il en faut pour écrire, mais la question est moins d’en avoir devant soi que d’en prendre pour soi. Non, en réalité je trouve qu’il y a dans ce challenge d’écriture quelque chose d’encore plus difficile que de parvenir à se poser régulièrement devant son ordinateur pour écrire.

Cette autre exigence sous estimée du NaNoWriMo, c’est le lâcher-prise.

Chat gif cat lâcher prise Nanowrimo
Un peu comme ça. Source.

Heiiiiiiin ? Comment peux-tu nous parler de lâcher prise alors que tu es le premier à claironner à tout va pendant 365 jours par an que justement, il ne faut rien lâcher ! C’est quand même un peu paradoxal.

C’est vrai. Mais je vais vous dire comme à mes étudiant•e•s : détendez-vous, mes petits bouchons, je vais tout vous expliquer.

Le NaNoWriMo ou l’art de travailler sur soi

Vous allez peut-être vous dire que j’ai (encore) fumé la moquette, ou que je lis trop Marianne Chaillan ces derniers temps où mes livres de chevet sont Harry Potter à l’école de la philosophie et La Playlist des philosophes, mais selon moi, le NaNoWriMo est autant un marathon d’écriture qu’un marathon philosophique. Si écrire était simple, nous serions tou•te•s écrivain•e•s et nous aurions déjà tou•te•s bouclé une dizaine de romans. Non, écrire n’est pas simple. Qui veut s’y coller va très vite en mesurer toutes les difficultés : construction du scénario, élaboration des personnages, détermination de la voix qui va conter l’histoire et du ton à lui donner, et surtout, surtout… la peur de mal faire. Le doute et la remise en cause permanentes de TOUT. De l’intérêt de nos idées, de nos personnages, de notre style… Jusqu’à notre légitimité à vouloir écrire.

C’est à cause / grâce à tout cela que le NaNoWriMo existe. Par l’objectif quantitatif qu’il impose de réaliser en un temps limité, il empêche les participant•e•s qui veulent le remporter de trop réfléchir. Y compris à toutes ces peur qui corrompent l’inspiration et paralysent. Pas le temps de se demander si ce que l’on écrit est digne d’intérêt, il faut écrire. Et donc, on écrit – et on avance. Astucieux, n’est-ce pas ?

Entendons-nous toutefois sur une chose : tout le monde ne met pas le même objectif derrière les mots « victoire au NaNoWriMo ». Pour certain•e•s, ce sera de faire les 50 000 mots initialement prévus par le challenge, tandis que d’autres le considéreront perdu s’ils n’en font pas au moins 70 000, et pour d’autres enfin, écrire un peu tous les jours, ou avancer un projet, constitue déjà une victoire en soi. Mais peu importe l’objectif que vous visez, 5 000, 10 000, 50 000 mots ou plus, l’important est d’avancer dans votre projet d’écriture. Voici donc mes 3 conseils pour progresser efficacement dans le challenge.

Conseil n°1 : Au diable le style, vive votre histoire, vivent vos personnages !

Quand vous serez tenté•e de céder aux sirènes du perfectionnisme (et vous le serez) qui voudraient vous voir retravailler chaque phrase et peser savamment chaque mot qui vous coule des doigts, rappelez-vous que le grand objectif du NaNoWriMo c’est d’écrire. Juste écrire, point. Et rappelez-vous aussi pourquoi le challenge met l’accent sur la quantité. Si votre but est d’avancer le plus possible, voire de boucler votre premier jet pour avoir ENFIN une base concrète à travailler par la suite, il est vital de ne pas vous torturer pour une histoire de vocabulaire ou de virgule. Vous aurez tout le temps pour ça plus tard. Là tout de suite, vous n’avez qu’une urgence, et c’est d’écrire.

Je sais que beaucoup de jeunes auteur•e•s rêvent d’un premier jet parfait, mais personne, même chez les « Grands », pas même Tolkien ou Lovecraft, ne peut se prévaloir de cet exploit. Une histoire, c’est un diamant brut, elle exige tout d’abord que vous l’exhumiez et que vous la libériez de sa gangue de terre et de boue, puis que vous la travailliez jusqu’au polissage qui la fera briller de tout son éclat. Laissez-là sortir de vous comme la coulée d’un fleuve, tranquille ou furieux, que rien ne détourne. Comme dans l’écriture automatique, laissez vos pensées imprimer le rythme à vos doigts, suivez leur cheminement sans juger les sentiers qu’elles empruntent ni la façon dont elles se traduisent par le langage. Ce non-jugement est absolument nécessaire pour profiter de l’émulation du NaNoWriMo et évitez de vous reprendre sans arrêt sur vos tournures de phrases, voire sur le fond de votre histoire.

Si vraiment vous séchez, passez la scène qui vous pose problème pour en écrire une autre, plus claire à votre esprit. Vous aurez tout le temps d’y revenir plus tard.

Laissez vos personnages vous emporter, laissez les dire ce qu’ils ont à dire et vivre ce qu’ils ont à vivre. Ils pourraient bien vous surprendre et améliorer votre roman à votre insu en empruntant des chemins que vous n’aviez même pas projetés avant de les voir se jeter dedans. Les miens l’ont fait plus d’une fois et même si cela contrarie mes plans, j’ai appris à les laisser faire, car c’est tout simplement l’histoire qui se met en place. Signe que le temps fait son œuvre de décantation et que mon cerveau assimile mes idées, puis les trie et les organise naturellement jusqu’à obtenir un début de résultat harmonieux qui me fournira des pistes d’amélioration intéressantes pour les réécritures.

Je ne le dirais jamais assez, mais quand on se rappelle qu’on en a un, le cerveau, c’est magique, et il peut enclencher le mode « pilote automatique », alors profitez-en et laissez-le taffer à votre place !

Conseil n°2 : Oubliez jusqu’au mot de recherches

Oubliez les recherches complexes et les longues heures perdues sur le net à la recherche du prénom parfait pour votre héros, sa tante et sa troisième petite cousine du côté de sa mère. Ce n’est ni l’heure ni le moment ! Ça, c’était AVANT le NaNo qu’il fallait s’en inquiéter, quand vous prépariez votre histoire. Et si vous faites partie de cette catégorie de Wrimos qui ne planifient rien et se lancent à l’aventure sans même un vague fil rouge à suivre, cela ne justifie pas non plus que vous trainiez 5 heures sur des sites de prénoms de bébés au lieu d’écrire. Remplacez les noms que vous n’avez pas encore – de personnages, de lieux, de sortilèges, peu importe – par des « X », des « Truc », des « Bidule » et des « Machin », que vous modifierez plus tard par un habile ctrl + H. Vous aurez tout le temps de chercher un nom qui vous plaît quand novembre sera passé.

– Oui, bon, d’accord pour les prénoms, Chris, mais si je dois faire des recherches super importantes pour mon intrigue, je fais comment ? Si je n’en fais pas et que j’écris n’importe quoi, je vais devoir tout recommencer !

Le cas est effectivement plus compliqué et la décision vous appartient. Si ces recherches sont nécessaires parce que leur résultat détermine TOUTE votre intrigue (surtout si celle-ci se base sur des faits scientifiques), il est possible en effet qu’il ne vaille pas la peine de poursuivre sans avoir vérifié deux ou trois petits éléments. Mais si cela doit vous prendre des heures, est-ce que cela vaut le coup de continuer le NaNoWriMo avec ce projet ? Ne feriez-vous pas mieux de le mettre de côté au profit d’un texte qui vous permettra de consacrer plus de temps à l’écriture proprement dite ?

Conseil n°3 : Ne laissez personne vous détourner de votre projet ou vous laisser croire que vos rêves sont bien gentils, mais que vous ne serez jamais écrivain•e.

Spoiler alert : iels ont tort. Si VOUS ne prenez pas vos propres rêves au sérieux, si VOUS ne vous donnez ni le temps ni les moyens de les réaliser, personne ne le fera à votre place. Qu’importent les critiques, y compris les vôtres (souvent les plus dures) sur votre travail, continuez. Le travail paie toujours. Je ne dis pas que vous deviendrez forcément un•e grand•e écrivain•e riche et célèbre, peut-être même ne serez vous jamais publié•e, mais n’en faites pas une tragédie, parce que peut-être qu’en essayant d’atteindre cet objectif, d’autres bonnes choses surviendront sur votre chemin. Peut-être qu’en luttant pour devenir écrivain•e, vous allez provoquer des évènements qui vous entraîneront sur des voies aussi heureuses qu’imprévues.

J’aimerai et j’encouragerai toujours les rêveurs•ses, et c’est justement parce que je les aime tant que je continuerai aussi à leur rappeler cette phrase de Rudyard Kiplingrêve, mais sans laisser ton rêve être ton maître.

Travaillez à vos rêves, mais sans passer à côté de votre vie.

Et parce que rêve sans action n’est jamais un mariage fécond, hop hop hop, au boulot ! Force et courage, Wrimos ! Chaque mot supplémentaire constitue déjà une victoire.

Merci de m’avoir lu,

@ bientôt quelque part,

Chris

(Re)lire la partie 1 : Le défi d’écriture de l’année est là : faites place au NaNoWriMo ! (Partie 1/3 : qu’est-ce que le NaNoWriMo ?)

(Re)lire la partie 2 : Le défi d’écriture de l’année est là : faites place au NaNoWriMo ! (Partie 2/3 : mes participations au défi)

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