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Le NaNoWriMo, défi d’écriture international se déroulant durant tout le mois de novembre, est lancé ! À l’heure où je vous écris, j’ai déjà plus de 8000 mots au compteur pour ma fanfiction Harry Potter, et j’ai encore tellement d’idées que je pense qu’elle dépassera largement les 50 000 mots requis pour gagner le challenge.
Il s’agit de ma quatrième participation et je constate avec bonheur que le défi m’est de plus en plus facile au fil des ans. Certainement parce que depuis ma toute première participation, qui remonte à 2015 (ça va, je ne suis pas encore un dinosaure), j’ai pris le pli d’écrire de façon régulière au moins trente minutes par jour. L’écriture est désormais si bien intégrée à mon quotidien qu’elle est devenue une habitude, et que je ressens un vrai manque si pour une raison ou une autre, je ne peux exceptionnellement pas m’y adonner.
Bien sûr, le NaNoWriMo reste une expérience à part dans ma pratique de l’écriture, je réserve sa cadence infernale au seul mois de novembre, mais quel BONHEUR d’avancer aussi rapidement un projet et de voir les progrès réalisés dans mon art(isanat). Je remarque que je lâche prise de plus en plus facilement dans l’écriture, je me prends beaucoup moins la tête sur mes premiers jets, ce qui me permet d’en boucler davantage, et non content de profiter de l’effervescence créative de mes copaines d’écriture, je sens que mon enthousiasme devient aussi une source de stimulation pour les autres, et ça, c’est la gratification ultime.
Dans cette deuxième partie d’article, je reviens sur mes différentes participations au NaNoWriMo en introduction à la troisième et dernière partie sur les leçons que j’en ai tirées !
4 années depuis ma découverte du NaNoWriMo, 4 participations à mon actif

2015 – La découverte
En 2015, quand je découvre le NaNoWriMo (j’ai oublié comment, peut-être par l’intermédiaire du site Madmoizelle), je décide de me lancer dans l’aventure avec le premier tome d’une saga de fantaisie urbaine (mon cycle Corps & Âme) à laquelle je méditais depuis cinq ans. La saga relaterait les aventures surnaturelles de deux frères, l’un médium et l’autre nécromancien, dans l’esprit des séries Anita Blacke ou Mercy Thompson.
Pour comprendre le virage à 360° que le NaNo a amorcé dans ma vie d’auteur, il faut resituer un peu le contexte. Avant de participer à mon premier NaNoWriMo, j’étais un escargot de l’écriture. Je passais parfois des journées entières devant mon pc à (essayer d’) écrire, mais le perfectionnisme m’entravait. Je mettais des siècles à choisir mes mots, à trouver LA formulation, modifiant, corrigeant, reprenant mes phrases jusqu’à en être satisfait (mais jamais totalement). Au bas mot, je mettais 5 heures à écrire 10 malheureuses lignes, et des mois à terminer des textes dépassant à peine une page Word. Je me trouvais ainsi dans cette situation paradoxale où, adorant l’écriture et rêvant de « devenir écrivain » (je mets entre parenthèse, car à partir de quel(s) signe(s) peut-on dire de quelqu’un qu’il est écrivain ? Publication à compte d’éditeur ? Publication tout court ? Le temps passé à écrire ?), j’y consacrais mes journées sans jamais rien en sortir de concret – ou si peu. Je persévérais néanmoins, résigné à ce rythme désespérément lent.
La découverte du NaNoWriMo, c’est une lumière qui s’éclaire soudain pour moi dans la nuit. 50K en un mois ? Je n’y arriverais jamais, moi le petit escargot qui en bave tellement qu’il a créé plusieurs piscines olympiques depuis qu’il écrit, mais allons-y !
Je n’ai jamais été aussi inspiré que le jour où j’ai décidé de me jeter à l’eau et de relever ce challenge qui ne semblait pourtant pas fait pour moi. J’écris en quelques semaines plus que je n’écrivais parfois en 6 mois, et c’est la révélation : mais… mais moi aussi je suis capable d’écrire vite en fait quand je me prends moins la tête !
Plus impressionnant encore, le NaNoWriMo provoque une prise de conscience profonde : on a TOUJOURS le temps pour les choses qui nous tiennent vraiment à cœur. Car le temps ne s’attend pas, il se prend. Tout n’est qu’une question de priorités.
Pour ce NaNoWriMo 2015, on ne peut pourtant pas dire que je sois dans des conditions optimales de productivité. Mon boulot de juriste table sur du 40 heures/semaine, et je vis en colloc’ avec pas moins de 9 personnes. Des gens adorables, avec qui je partage beaucoup de choses, mais le revers de la médaille, c’est qu’il m’en coûte de les quitter chaque soir à 21 heures pour aller m’enfermer dans ma chambre et travailler mon roman jusqu’à minuit / une heure du matin. Mais cet effort auquel je consens tous les jours, sacrifiant de mon temps, de ma vie sociale, et même mon sommeil certains matins où je me lève plus tôt pour écrire en sachant que je ne pourrais pas y consacrer de temps en soirée, je ne le regrette pas. J’avance le projet plus vite que je n’en ai jamais avancé d’autres. Et puis le NaNo, grâce à l’effervescence créative débridée qu’il génère, me dote de nouvelles idées ou me permet de renoncer à d’autres, finalement non viables dans l’univers tel que je l’ai conçu, ou inintéressantes.
Mon score cette année là n’est que de 25 000 mots, mais pour une première participation, et au regard de mon passif d’écriscargot, je suis tout de même très satisfait, et plus motivé que jamais à me professionnaliser dans l’écriture. Le NaNoWriMo m’a fait don de deux présents indispensables pour réaliser ses rêves : la confiance en soi, et la conscience que même si c’est lui qui gagne à la fin, tant que nous vivons, nous sommes les Maîtres du Temps. À nous d’apprendre à l’utiliser à bon escient.
2016 – Une participation ralentie par ma reprise d’études, mais persévérante
En avril 2016, le tome 1 de Corps & Âme stagne. Le NaNoWriMo m’a permis de m’apercevoir que mon intrigue n’est pas assez travaillée et nécessite encore un peu de maturation avant de pouvoir être racontée de façon intéressante, et une nouvelle idée d’histoire me frappe. Ce roman ci se passerait dans le même univers que Corps & Âme, mais cette fois, l’action ne se déroulerait pas en France, mais en Italie, plus précisément à Rome. Les personnages de cette histoire, je les connais depuis longtemps. Encore plus longtemps que les deux frères héros de Corps & Âme. En effet, voilà bientôt 7 ans que les vampyres de la Maison Lepide et leur univers sensuel et sanguinaire hantent mon imaginaire. Et ces vampyres, j’ai la chance de les connaître intimement puisque ma précédente compagne acceptait régulièrement de les jouer avec moi dans des jeux de rôles divertissants et impudiques qui ont duré aussi longtemps que notre relation. Ces jeux aux multiples rebondissements m’ont permis de bien cerner le caractère de chaque personnage, leurs ambitions, leurs freins et les luttes de pouvoir qu’ils se livrent sans cesse les uns aux autres.
Je me rappelle de certains épisodes qui m’ont particulièrement marqué et/ou plu. L’idée du roman d’urban fantaisie (et romance M/M) Les Ombres de Rome naît. Il constituera la première aventure d’une série, Les Chroniques des vampyres de la Maison Lepide, dont tous les tomes pourront se lire indépendamment les uns des autres.
Je construis mon premier plan détaillé et m’attèle à la rédaction de l’histoire tous les soirs en sortant du travail. Cette fois, je sens que j’ai une meilleure maîtrise de l’univers et des personnages. Les choses coulent si naturellement que les chapitres s’enchaînent sous mes doigts comme si ce n’était pas moi qui inventais l’histoire, mais que les personnages me la dictaient directement. Expérience troublante et enivrante s’il en est dans l’écriture.
Mon travail couplé à mon projet de reprises d’études pour passer de juriste à écrivain public me prennent néanmoins beaucoup de temps et d’énergie. Le soir, je m’entraîne pour réussir le concours de la Sorbonne, premier obstacle qui se dresse entre moi et la formation que je convoite, et Les Ombres de Rome avancent toujours trop lentement à mon goût. Les choses empirent quand j’intègre la Sorbonne, retrouvant le rythme étudiant. Les cours, les devoirs à rendre, les contrôles… Les Ombres de Rome connaît une période d’arrêt presque total, puis le NaNoWriMo de novembre 2016 arrive.
Il me permet de booster le projet de quelques 30 000 mots. Un beau pas en avant ! Mais toujours insuffisant pour en voir le bout. Et entre les impératifs scolaires, les stages et mes ateliers d’écriture pour adultes et pour enfants qui nécessitent aussi un temps conséquent de préparation, je n’en ai plus vraiment à consacrer aux Ombres de Rome. Je comprends qu’il va falloir faire un choix… Je décide de profiter à fond de cette année hors-norme en mettant la priorité sur ma formation, et me promets de reprendre sérieusement mon roman quand elle sera terminée.
2017 – L’année où j’ai gagné le NaNoWriMo
En 2017, mon diplôme de Conseil en écriture, écrivain public en poche, je décide de finir mon roman. Le temps passé loin de mon texte a permis à ma réflexion de décanter, et j’ai pris conscience de plusieurs défauts dans la construction de ma narration. Je reprends donc mon plan détaillé et le revois entièrement. Je modifie le découpage de mes chapitres, déplace certains à un autre moment du roman, en ajoute et en supprime d’autres… Idem pour les actions et les personnages. Et je prends soins, pour chaque scène, d’indiquer son intérêt pour lae lecteur•trice. Même si je sais que je ne suivrais pas tout à la lettre parce que l’histoire aura parfois besoin – et envie – de prendre le large comme une plante s’évadant de la structure de son tuteur, même si je sais que mes personnages me réserveront forcément des surprises, planifier me rassure. Cela me donne une vision claire de ma destination et de mon itinéraire.
Quand novembre 2017 arrive, je suis fin prêt. J’ai revu tout le squelette de mon histoire, je n’ai plus qu’à écrire ce qui constitue, avec tous les changements apportés, un nouveau premier jet.
Mon personnage principal est certainement celui qui a le plus évolué entre la version 1 et la version 2 du roman. Pour le bien du roman, je ne pouvais pas le garder tel que ma compagne et moi l’imaginions, alors j’ai dû l’adapter et il est passé de l’avocat voyou, au courant de l’existence des vampyres et trempant dans leurs combines mêmes les plus douteuses, au type avisé de l’existence du Surnaturel, mais qui en est tenu à l’écart. Disons qu’il est passé du noir clair au gris clair. Un changement de couleur qui impacte tout le roman. Mais qu’importe si je reprends tout depuis le début, je parviens tout de même à gagner ce NaNoWrimo et même à faire un peu de rab en dépassant les 51 000 mots.
Pour découvrir les détails du projet, cliquez sur l’image ci-dessous.
2018 – Café, fun et fanfiction Harry Potter au programme !
Cette année, ampleur de mes missions professionnelles oblige, j’ai choisi de m’accorder une pause en laissant de côté mon univers littéraire pour me consacrer à l’écriture d’une fanfiction Harry Potter à laquelle je rêvasse depuis longtemps et qui me demande nettement moins de réflexion que les aventures de mes vampyres. En effet, je navigue à l’aise dans l‘univers de J.K.Rowling : il me fournit déjà une trame sur laquelle appuyer ma narration, et les personnages et leurs motivations sont déjà bien établis dans mon esprit. Quant aux zones d’ombre naturellement présentes dans toute œuvre, car l’auteur•e ne peut jamais tout dire des détails qu’iel a imaginés, je laisse avec joie ma propre imagination les combler.
Dans cette fanfiction dont l’action se déroule quelques mois après la bataille de Poudlard, je me concentre sur le devenir des Malefoy, et plus particulièrement sur Lucius, en passe d’être jugé pour ses crimes. Dans le nouvel ordre sorcier qui naît des ruines de la bataille, l’ancien Mangemort n’a certainement pas sa place…
Mon objectif n’est pas de finir le texte, car j’ai peur de ne pas en avoir matériellement le temps, mais je compte bien profiter de l’énergie de mes partenaires d’écriture pour booster le projet. Le premier chapitre est déjà en ligne sur le blog (cliquez sur l’image ci-dessous).

Certes, mon nombre de participations est encore léger par rapport aux anciens du NaNo qui en ont une dizaine à leur actif, mais avec 3 participations bouclées, 4 à la fin de ce mois-ci, j’ai quand même quelques conseils à donner aux petit•e•s newbies du NaNoWriMo. En conséquence, rendez-vous dans la troisième et dernière partie de cet article !
Et vous, sur quel projet travaillez-vous pendant ce NaNoWriMo ? 🖋
@ bientôt quelque part,
Chris